Mains et gel hydroalcoolique

En pleine période de crise sanitaire, les français ont envie de participer à un effort collectif pour sortir de l’épidémie rapidement. En effet, depuis le début du confinement, les gestes solidaires ont augmenté. A Divonne-les-Bains, c’est une pharmacienne qui a décidé de préparer sa propre solution hydroalcoolique afin de réapprovisionner la filière médicale qui lutte tous les jours contre le virus.

Des stocks totalement vides

Le Coronavirus a provoqué une crise sanitaire et sociale inédite en France et dans le monde entier. Entre crise économique, pertes financières, hausse du chômage, demandes de crédit personnel sans justificatif, fermeture des magasins non-alimentaires et pénurie de masques et de gels hydroalcooliques, c’est un véritable scénario catastrophe qui se dessine chaque jour.

En effet, depuis plusieurs semaines les stocks en gels hydroalcooliques des pharmacies sont totalement vides. Mais face à tout cela, les français ne baissent pas les bras. Au contraire, ils décident de s’entraider.

C’est pourquoi, une pharmacienne divonnaise a décidé de réaliser son propre produit de désinfection pour les mains afin de palier à la pénurie. « Il y avait une rupture générale. Aussi, je devais faire face à une forte demande de la clientèle, des médecins et des divers cabinets médicaux. C’est un gendarme qui s’est présenté. Nous avons discuté de la situation et il m’a confié qu’il était inquiet. Son équipe n’étant pas fournis en gel hydroalcoolique. Ils ont effectué une intervention dans une voiture avec une personne malade et ils n’avaient aucun produit. J’ai donc décidé de voir ce que je pouvais faire pour les aider », raconte la pharmacienne pour expliquer son action solidaire.

Un ingrédient clé

Pour se lancer dans la création de sa solution hydroalcoolique, elle passe d’abord une commande d’alcool mais cette dernière tarde à arriver.

« J’étais toujours dans l’attente de la réception de ma commande. En priorité, ce produit est saisi pour les hôpitaux. En parallèle, un habitant de Collonges avait pour projet d’ouvrir une distillerie. Il avait donc un stock important d’alcool de bouche. Grâce à lui, nous avons pu nous en procurer », raconte-t-elle.

Une action solidaire

L’alcool arrivé, la pharmacienne a du ensuite réunir tous les autres ingrédients avant de pouvoir passer à la préparation. « J’ai pris la formule de l’OMS (organisation mondiale de la santé). En plus de l’alcool, il fallait de la glycérine, je disposais d’un stock conséquent à la pharmacie, de l’eau et le quatrième élément de l’eau oxygénée. »

Pour trouver de l’eau oxygénée, elle a fait appel aux dons et au bouche à oreille. En effet, elle a contacté d’autres pharmacies, des amis et des voisins qui lui ont remis les flacons.

Avec les 4 ingrédients en poche, elle a pu commencer à réaliser son produit désinfectant. « Ce n’est pas du gel, c’est une solution hydroalcoolique. Elle désinfecte parfaitement les mains et les surfaces. Grâce au matériel de brasseur d’amis, j’ai pu mélanger et conditionner la première préparation. Nous avons réalisé 46 litres. Nous en avons distribué aux Ehpad de Divonne et de Gex, aux gendarmes, aux médecins et aux dentistes. »