Divonne, au coeur du pays de Gex et voisine du Haut-Jura et de la Suisse, a connu, au XVIIe siècle, l’arrivée de nombreux lapidaires dans la région, liée aux besoin de l’horlogerie genevoise. Retour sur ce métier faisant partie intégrante du patrimoine local.
Un peu d’histoire locale
En 1685, la révocation de l’Edit de Nantes entraîne l’exil de plus de 200 000 protestants, dont de nombreux lapidaires et diamantaires. Ces derniers, attirés par l’expansion de l’activité horlogère suisse, se tournent vers le pays de Gex et les régions avoisinantes pour venir y trouver refuge et y redévelopper leur activité.
En effet, les mécanismes de montre traditionnels nécessitaient, à l’époque, des contre-pivots en pierre taillées. Des centaines de lapidaires ont alors pu retrouver une stabilité économique dans la région : dans les années 1770 et jusqu’à la fin du XIXe siècles, ce sont plus d’un millier de ces artisans qui y travaillaient leurs pierres précieuses. Bien que ce nombre soit aujourd’hui réduit à une vingtaine d’ateliers, le métier reste gravé dans le patrimoine historique local.
A la découverte du métier de lapidaire
Parmi les ateliers restants, on compte, entre autres, la bijouterie Trabbia Vuillermoz, dont le musée des pierres et du lapidaire vous emmène à la découverte de cette profession ancestral. On peut y explorer l’histoire et les origines du métier, ainsi que les différentes facettes qu’il englobe.
En effet, le lapidaire n’est pas un simple tailleur de pierres. Son métier va bien au-delà : il négocie les prix à l’achat, analyse les pierres pour les identifier et évalue leur valeur. Après avoir taillé la pierre, il est également capable de sertir les bijoux à l’aide d’un outillage de pointe très spécifique. Son métier requiert donc un grand savoir-faire et des connaissances précises.
Les différentes étapes de la taille des pierres précieuses
Parce que toutes les pierres précieuses ne se travaillent pas de la même manière, la première tâche du lapidaire est donc d’analyser et de reconnaître la pierre. Seulement une fois ce travail achevé, il pourra ensuite ébaucher la pierre et l’encimenter sur un bâtonnet afin de pouvoir la travailler avec précision.
Pour commencer, il doit travailler la partie supérieure, appelée la table, qui permettra à la lumière de se propager à l’intérieur de la pierre et faciliter la taille de la partie inférieure, appelée culasse. Une fois la taille terminée, il pourra enfin la polir puis la rincer et, éventuellement, la sertir dans un bijou.